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Qu'est-ce réellement le Neurofeedback ?

D. Corydon Hammond

Physical Medicine & Rehabilitation, University of Utah School of Medicine, Salt Lake City, Utah, USA

INTRODUCTION

À la fin des années 1960 et 1970, nous avons appris qu'il était possible de re-conditionner et de modifier les ondes cérébrales (131; 229). Ces études ont débuté avec le renforcement des ondes alpha dans le but d'augmenter la relaxation, alors que d'autres travaux, provenant de l'Université de Californie à Los Angeles, étaient axés d'abord sur la recherche animale et humaine afin d’aider le patient atteint d’épilepsie non contrôlée. L’entraînement des ondes cérébrales est appelé biofeedback EEG ou neurofeedback. Avant d’entrer dans les détails, l'auteur passe en revue certaines des informations préliminaires sur l'activité cérébrale. Les ondes cérébrales se produisent à des fréquences différentes. Certaines sont rapides et certaines sont assez lentes. Les noms classiques de ces bandes EEG sont delta, thêta, alpha, bêta et gamma. Elles sont mesurées en cycles par seconde ou Hertz (Hz). Les définitions suivantes, bien que manquant de rigueur scientifique, vont fournir au lecteur, en général, une certaine conception de l'activité associée à différentes bandes de fréquences.

Les ondes gamma sont une activité EEG très rapide, au-dessus de 30 Hz. Bien que des recherches supplémentaires sont nécessaires sur ces fréquences, nous savons que certaines parties de cette activité sont associées avec une attention/focus intense et aide le cerveau à traiter et lier des informations provenant de différentes zones du cerveau.
Les ondes cérébrales bêta sont de plus petites ondes cérébrales, relativement rapides (au-dessus de 13-30 Hz) associées à un état d’activité intellectuelle important et de focus ouvert. C’est essentiellement un état de vigilance. L'activité de la section inférieure de cette bande de fréquences (par exemple, le rythme sensorimoteur ou SMR 12-15 Hz) est associée avec une attention détendue.
Les ondes cérébrales alpha (8-12 Hz) sont plus lentes et plus larges. Elles sont généralement associées à un état de relaxation. L’activité dans la moitié inférieure de cette échelle représente la capacité du cerveau à passer d’un état à un autre, en étant détendu, légèrement désengagé et en attendant de répondre en cas de besoin. Si les gens ferment simplement les yeux et commencent à imaginer quelque chose de paisible, en moins d'une demie- minute, il commence à y avoir une augmentation d’ondes alpha. Ces ondes cérébrales sont particulièrement importantes dans le tiers arrière de la tête.
La Thêta (4-8Hz) représente généralement un état d’esprit plus hypnagogique, associé à une inefficacité mentale. À des niveaux très lents, le thêta est un état très détendu, représentant la zone de repos profond, entre la veille et le sommeil.
Les ondes cérébrales Delta (0.5- 3,5 Hz) sont très lentes, de grande amplitude et sont présentes durant le sommeil profond et réparateur.
En général, les différents états de conscience sont associés avec les ondes cérébrales dominantes.

Il devrait être noté, cependant, que chacun de nous avons toujours une certaine quantité de chacune de ces ondes dans différentes parties de notre cerveau.
Les ondes Delta vont également se produire, par exemple, lorsqu’il y a une présence de troubles d'apprentissage. Si quelqu'un devient somnolent, il y a plus d’ondes lentes de type delta et thêta et, si les gens sont un peu inattentifs aux éléments extérieurs et que leur esprits erre, il y aura plus de présence d’ondes thêta. Si quelqu'un est exceptionnellement anxieux et tendu, une fréquence trop élevée d’onde bêta peut être présente dans les différentes parties du cerveau, mais dans d'autres cas, cela peut être associé à un excès d'activité d'alpha inefficace dans les zones frontales qui sont associées à la maîtrise des émotions. Les personnes avec un déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA ou TDAH), une commotion cérébrale, un accident vasculaire cérébral, de l'épilepsie, des troubles du développement, un syndrome de fatigue chronique et de la fibromyalgie ont tendance à avoir une présence d’ondes lentes excessives (généralement thêta et parfois alpha). Quand une quantité excessive d'ondes lentes est présente dans les parties frontales du cerveau, il devient difficile de contrôler l'attention, le comportement, et/ou les émotions. Ces personnes ont généralement des problèmes de concentration, de mémoire, de contrôle de leurs pulsions et humeurs et/ou d'hyperactivité. Ils ont des problèmes de focalisation et sont plus enclins à présenter une diminution de l'efficacité intellectuelle.

Comme le lecteur peut le constater, le fonctionnement du cerveau peut être bien complexe. La recherche (101) a constaté qu'il existe une hétérogénéité dans les modèles d'EEG associés aux différentes conditions de diagnostic tels que TDA/TDAH, l'anxiété ou les troubles obsessionnels compulsifs. Par exemple, la recherche scientifique a identifié un minimum de trois grands sous-types de TDA/TDAH, dont aucun ne peut être diagnostiqué seulement à partir d’une observation du comportement de la personne et dont chacun nécessite un protocole de traitement différent. L'image peut devenir encore plus compliquée par le fait qu’il y a parfois d'autres problèmes actuels de comorbidité et pas simplement un TDA/TDAH.
Par conséquent, une évaluation appropriée est importante avant de commencer à faire du neurofeedback afin de déterminer quelles fréquences EEG sont en excès ou inefficaces ou s’il y a des problèmes dans la vitesse de traitement ou de cohérence et ce dans quelles parties du cerveau.
Une évaluation adéquate permet un traitement individualisé et adapté au patient.

L’entraînement en Neurofeedback est une forme EEG du biofeedback. Pendant un entraînement typique, une ou plusieurs électrodes sont placées sur le cuir chevelu et une ou deux sont habituellement mises sur les lobes d'oreilles. Ensuite, un équipement de haute technologie fournit, en temps réel, une rétroaction instantanée (habituellement auditive et visuelle) de votre activité cérébrale. Les électrodes permettent de mesurer les schémas électriques provenant du cerveau un peu comme un médecin qui écoute votre cœur à la surface de votre peau. Aucun courant électrique n’est envoyé dans votre cerveau. L'activité électrique de votre cerveau est simplement relayée à l'ordinateur et enregistrée.

Habituellement, les patients ne peuvent pas influencer de façon fiable leurs ondes cérébrales parce qu’ils n’en prennent que très peu conscience. Cependant, quand ils peuvent voir leurs ondes cérébrales sur un écran d'ordinateur en quelques millièmes de seconde après qu'ils se produisent, on leur donne la capacité de les influencer et les changer progressivement. Le mécanisme d'action est généralement considéré comme le conditionnement opérant. Nous sommes littéralement en train de re-conditionner et réentrainer le cerveau. Au début, les changements sont de courte durée, mais deviennent progressivement plus durables, plus on les renforce. Avec un feedback continu, un coaching et la pratique, des schémas d’ondes cérébrales peuvent généralement être ré-entrainés chez la plupart des personnes. Comme cela est démontré plus loin dans l'article, la plupart des recherches suggèrent qu’une amélioration significative semble se produire dans 75 % à 80 % du temps. Le processus est un peu comme l'exercice ou la thérapie physique avec le cerveau, améliorant la flexibilité cognitive et le contrôle. Ainsi, si les symptômes proviennent d’un TDA/TDAH, d’un trouble d'apprentissage, d’un accident vasculaire cérébral, d’un traumatisme crânien, de déficits post neurochirurgie, d’une épilepsie non contrôlée, de dysfonctionnement cognitif associé au vieillissement, de dépression, d'anxiété, de troubles obsessionnels compulsifs, d'autisme ou d'autres conditions liées au cerveau, l’entraînement neurofeedback offre des possibilités supplémentaires afin de ré-entrainer directement des schémas électriques du cerveau. La chose la plus intéressante est que même pour les problèmes de nature biologique, il y a maintenant une autre alternative de traitement plutôt que la médication uniquement.
Le neurofeedback est également utilisé de plus en plus afin augmenter la performance optimale (Peak performance) chez des individus considérés comme ''normaux'' tels que des cadres d’entreprise ou des athlètes.

Il y a plus d'une décennie, Frank H. Duffy, MD, professeur et neurologue pédiatrique à Harvard Medical School, a déclaré dans le journal Clinical Electroencephalography que la littérature scientifique avait déjà suggéré que le neurofeedback « devrait jouer un rôle thérapeutique majeur dans de nombreuses sphères difficiles. À mon avis, si une médication avait démontré un tel spectre d’efficacité, il serait déjà universellement acceptée et largement utilisée » (Duffy, 2000, p. v). « C’est un domaine qui devrait être pris sérieusement par tous » (p. vii).
Beaucoup de recherches ont été publiées depuis cette époque. Cet article, écrit pour sensibiliser les professionnels et le grand public sur le champ du neurofeedback, donne un aperçu de cette littérature sans chercher à citer toutes les publications avec tous leurs détails méthodologiques.

L’ÉVALUATION INITIALE EN NEUROFEEDBACK

Certaines personnes souhaitent pouvoir tout simplement acheter leur propre équipement de neurofeedback et s’entrainer eux-mêmes ou leurs enfants. Tel qu’expliqué plus loin dans l’article, cela représente un danger potentiel ou cela sera inefficace. Pour être fait correctement, le neurofeedback doit être mené ou supervisé par quelqu'un possédant une expertise du fonctionnement cérébral et qui connaît beaucoup plus que simplement le fonctionnement du matériel et du logiciel. En effet, pour un entraînement efficace et exempt d’effets secondaires, il est d'une importance vitale d’effectuer un entraînement individualisé en suivant les schémas d’ondes cérébrales et les symptômes présents chez la personne. Tout le monde ne bénéficierait pas d’un entraînement aux mêmes endroits et la recherche a démontré que les ondes cérébrales d'une personne ne peuvent simplement pas être distinguées que par l'observation des symptômes comportementaux de la personne. Par conséquent, avant de débuter un entraînement en neurofeedback, les cliniciens autorisés voudront poser des questions sur l'histoire clinique du client ou patient. De temps en temps, dans les cas plus sérieux, ils peuvent suggérer ou faire des tests neuropsychologiques ou psychologiques. Les cliniciens compétents (Hammond et al., 2011) procèderont également à une évaluation minutieuse et à l’examen des schémas d’ondes cérébrales. Certains praticiens peuvent faire une évaluation en plaçant une ou deux électrodes sur le cuir chevelu et en mesurant les ondes cérébrales dans un nombre limité de domaines. D’autres cliniciens effectuent une évaluation plus complète en faisant un électroencéphalogramme quantitatif (EEGq) avec 19 ou plusieurs électrodes placées sur le cuir chevelu.

Un EEGq est un outil d'évaluation qui permet d’évaluer objectivement et scientifiquement les fonctions associées aux ondes cérébrales d'une personne. La procédure prend généralement environ 60 à 75 minutes et consiste à placer un casque ajusté sur la tête, qui contient de petites électrodes pour mesurer l'activité électrique provenant du cerveau. Cela se fait alors que le client se repose tranquillement avec ses yeux fermés, les yeux ouverts et parfois au cours d'une tâche. Par la suite, un processus minutieux de sélections est utilisé pour éliminer le plus possible les artefacts qui ont eu lieu lorsque qu’il y avait un clignement ou un mouvement des yeux, un mouvement du corps ou de tension dans la mâchoire, du cou ou du front. Les données, qui ont été recueillies, sont alors statistiquement comparées à une base de données normative complexe et vaste qui fournit des informations objectives sur la façon dont le cerveau devrait fonctionner à l'âge du patient. Cette procédure d'évaluation permet au professionnel de déterminer ensuite de manière objective si les ondes cérébrales d'un client sont significativement différentes de la normale, et si oui, comment et où elles diffèrent.

Depuis les années 1970 et 1980, il y a eu un grand nombre de recherches avec l’ÉEGq et pour un large éventail de problèmes. Des preuves abondantes, résumées par Thatcher (247), ont vérifié la fiabilité de l'évaluation ÉEGq et des centaines d'études scientifiques ont été publiées en utilisant des évaluations ÉEGq. Ces études ont montré que l’ÉEGq avait la capacité d’aider à l'évaluation des conditions telles que le traumatisme cranio-cérébral léger (TC et commotions reliées au sport), le TDA/TDAH, les troubles d’apprentissages, la dépression, les troubles obsessionnels compulsifs, l'anxiété, le trouble panique, la toxicomanie, l'autisme et une variété d'autres conditions (y compris la schizophrénie, l'accident vasculaire cérébral, l'épilepsie et la démence ; e.g., Alper, Prichep, Kowalik, Rosenthal, & John, 1998; Amen et al., 2011; Barry, Clarke, Johnstone, McCarthy, & Selikowitz, 2009; Clarke, Barry, McCarthy, & Selikowitz, 2001; Clarke et al., 2007; Harris et al., 2001; Hoffman et al., 1999; Hughes & John, 1999; Newton et al., 2004; Thatcher, 2010; Thatcher et al., 1999). L’ÉEGq a même été en mesure de prédire les résultats du traitement des conditions telles qu’un TDA/ TDAH ((Suffin & Emory, 1995), de l'alcoolisme et de la toxicomanie (Bauer, 1993, 2001; Prichep, Alper, Kowalik, John, et al., 1996; Prichep, Alper, Kowalik, & Rosenthal, 1996; Winterer et al., 1998). L'American Psychological Association a également approuvé l’EEGq comme étant dans le champ de pratique des psychologues formés de manière appropriée et la Société internationale pour Neurofeedback et la recherche (ISNR) a de même approuvé son utilisation par des professionnels qualifiés en soins de santé, eux aussi formés de manière appropriée (94), et a créé des normes pour l'utilisation de l’ÉEGq en neurofeedback. Les personnes qui sont certifiées peuvent être identifiées soit par l'ÉEGq & Clinical Neuroscience Society (http://www.Ecnsweb.com/provider- directory.html) ou le Conseil de Certification électroencéphalographie quantitative (http://www.qeegboard.org).

L’ENTRAÎNEMENT EN NEUROFEEDBACK

Une fois que l'évaluation est terminée et que les objectifs de traitement ont été établis, une ou plusieurs électrodes sont placées sur le cuir chevelu et une ou plusieurs sur les lobes d'oreilles pour les sessions. Le patient regarde habituellement un écran d'ordinateur avec une vidéo et écoute une musique, parfois tout en faisant une tâche comme la lecture. Ces sessions d’entraînement sont conçues pour aider la personne à changer progressivement et ré-entraîner leurs schémas d’ondes cérébrales. Par exemple, certaines personnes peuvent avoir besoin d'apprendre à augmenter la vitesse ou la taille des ondes cérébrales dans des zones spécifiques du cerveau tandis que d'autres personnes ont besoin d’entraînement pour diminuer la vitesse et l'amplitude de leurs ondes cérébrales. Habituellement, les premières améliorations commencent à être visibles dans les 5 à 10 premières séances. La durée du traitement peut être de 15 à 20 séances pour l'anxiété ou l'insomnie. Avec d'autres conditions telles que le TDA/TDAH ou des troubles d'apprentissage, cela implique généralement 30 à 50 séances en fonction de la gravité du problème. Chaque séance dure environ 20 à 25 minutes une fois l'équipement positionné. Dans le traitement des conditions très complexes ou lorsque des troubles ou des diagnostics multiples sont présents, un clinicien ne peut pas toujours prévoir à l'avance combien de séances de traitement peuvent être nécessaire.

TYPES SPÉCIALISÉS DE NEUROFEEDBACK

Il y a aussi plusieurs formes innovantes de neurofeedback qui devrait être davantage considérées. Elles diffèrent toutes de l’entraînement traditionnel présenté, chacune à leur façon, mais sont tout autant des techniques fascinantes et innovatrices qui permettent de faire avancer la technologie.

L’entraînement des potentiels corticaux lents (SCP)

De façon plus technique, les potentiels corticaux lents sont les polarisations positives ou négatives de l'EEG dans la gamme de fréquence très lente à partir de 0.3Hz habituellement à environ 1,5 Hz. Ils peuvent être considérés comme la base de référence de courant continu sur laquelle voyage l'activité EEG. Il y a généralement un décalage négatif visible dans le courant continu pendant le traitement cognitif (pour créer des effets excitateurs des potentiels d’actions) et les potentiels corticaux lents positifs se produisent pendant l'inhibition des réseaux corticaux. Pendant et avant une crise d'épilepsie, par exemple, le cortex est électronégatif, et ce même genre d’hyper-excitabilité tend à être vu avant de nombreuses migraines. Après une crise, lorsque le cortex est fatigué, il a tendance à être électropositif. L’entraînement des potentiels corticaux lents a pu être réalisé (139; 140; 232), en particulier en Europe, pour des troubles tel que l'épilepsie ou le TDAH. Ce type de neurofeedback peut également être efficace pour le traitement des migraines (145). Dans cet entraînement, une électrode est placée dans le centre de la partie supérieure de la tête et une derrière chaque oreille tandis que le client est axé sur la modification d'un affichage visuel de l'ordinateur (231).

Le neurofeedback Low Energy system (LENS)

Le système Low Energy Neurofeedback (LENS; Hammond, 2007b; Larsen, 2006; Ochs, 2006) est une forme unique et passive de neurofeedback qui produit ses effets grâce à la rétroaction qui implique un minuscule domaine électromagnétique, qui ne dispose que d'une intensité de champ de 10-18 watts/cm2. Cette rétroaction est si petite qu'il est l'équivalent de seulement 1/400e de la force de l’input que nous recevons en tenant simplement un téléphone cellulaire ordinaire à l'oreille et seulement l'intensité de l'output provenant d'une pile de montre. Il est délivré par intervalles de 1 sec à des fils d'électrode alors que le patient reste relativement immobile, souvent les yeux fermés. Cette rétroaction est ajustée 16 fois par seconde pour rester un certain nombre de cycles par seconde plus rapide que la fréquence des ondes cérébrales dominantes. La plupart des recherches préliminaires et l'expérience clinique sont encourageantes compte tenu des articles publiés sur le traitement de LENS avec des conditions telles que les traumatismes cranio-cérébral (102; 216), la fibromyalgie (62; 179), la colère (100), le syndrome des jambes sans repos (Hammond, sous presse), le TDA/TDAH, l'anxiété, la dépression, l'insomnie et d'autres conditions (150; 151). Le LENS a même été utilisé dans le traitement de problème de comportement chez les animaux (152). Les avantages de l'approche LENS sont, entre autres, qu'il semble souvent produire des résultats plus rapidement que le neurofeedback traditionnel et il peut être utilisé avec de très jeunes enfants ou des individus moins motivés et qui n’ont pas de contrôle des impulsions ou d’endurance, nécessaire à d'autres approches de neurofeedback.

Hémoencéphalographie

Il y a deux systèmes différents d’hémo-encéphalographie (HEG) fournissant du feedback qui sont censés influencer la circulation sanguine cérébrale (257). Des recherches préliminaires constituées d’histoires de cas sur les applications HEG semblent encourageantes (39; 46; 68; 75; 172; 219; 258), surtout en ce qui concerne le traitement des migraines.

Entraînement en neurofeedback avec les Z-Score

L’entraînement en Z-score est la plus récente innovation et utilise généralement 2, 4 ou plusieurs électrodes sur la tête. L’enregistrement compare la façon dont le cerveau fonctionne sur différentes variables (par exemple, le pouvoir, les asymétries, le retard de phase, la cohérence) à une base de données normatives.

Le feedback est alors basé sur ces comparaisons statistiques à chaque moment avec des normes pour le groupe d'âge approximatif du patient. Comme avec d'autres méthodes de neurofeedback, l’entraînement est conçu afin de guider le cerveau vers un fonctionnement normalisé. Le feedback consiste souvent à l’observation d’un DVD où l'image devient sombre et est interrompue momentanément lorsque la personne ne fait pas comme désiré et devient plus clair et lumineuse lorsque son cerveau fonctionne selon la norme. À ce stade, la plupart des articles publiés sur cette approche sont des histoires de cas (47, 48, 49; 50; 51), à l'exception d'une nouvelle étude contrôlée montrant des résultats positifs avec l'insomnie (81). Par contre, ces résultats préliminaires, comprenant des résultats de l’ÉEGq avant et après traitement, sont très encourageants. En ce moment même, une extension de cette approche est devenue disponible en utilisant un casque avec 19 électrodes pour l’entraînement.

LORETA Neurofeedback

Le LORETA est une tomographie électromagnétique à basse résolution. C’est une sorte d’analyse ÉEGq qui fournit une estimation de la localisation des générateurs sous-jacents (par exemple, le cortex cingulaire antérieur, gyrus fusiforme) de l'activité EEG du patient à l’intérieur d’une bande de fréquence.

Des recherches très préliminaires (33; 35; 36; 52) ont été publiées sur cette approche. Elle nécessite plus de travail et un casque à 19 électrodes doit être appliqué à chaque séance. On croit que cette approche présente un bon potentiel d’amélioration des résultats dans les cas difficiles et/ou de raccourcir la durée du traitement et un rapport préliminaire (34) suggère que les changements peuvent être durables.

L'IRM fonctionnelle -Neurofeedback

L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) est un type très sophistiqué de neuroimagerie qui examine l'activation du cerveau afin d'évaluer le fonctionnement du cerveau (contrairement à l'IRM qui examine la structure du cerveau). Un avancement scientifique fascinant depuis les dernières années a été l'utilisation de l'IRMf pour le neurofeedback (38; 57; 58; 59; 88; 129; 208; 272; 273; 281). Un avantage du neurofeedback avec l'IRMf est qu'il peut examiner le fonctionnement dans les zones sous-corticales du cerveau. Cependant, le plus grand inconvénient pratique de l'IRMf neurofeedback est qu'il est incroyablement cher. L’équipement coûte environ 1 million de dollars ou plus ainsi que les dépenses liées à l'exploitation quotidienne d'un tel équipement. Cette approche ne semble pas être une approche clinique réaliste dans un avenir rapproché.

DOMAINES D’APPLICATION DU NEUROFEEDBACK : TDA/TDAH

Depuis la fin des années 1970, le neurofeedback a été testé et raffiné, en lien avec le TDA/TDAH et les troubles d'apprentissage. Le travail clinique effectué par Dr. Joel Lubar et ses collègues (161) à l'Université du Tennessee, entre autres, a démontré à maintes reprises qu'il est possible de ré- entrainer le cerveau. En fait, une étude, randomisée et contrôlée (157), documentée avec de la neuroimagerie IRMf démontrent des changements positifs dans le fonctionnement du cerveau chez les enfants atteints de TDAH qui reflétaient des changements de comportement après le traitement neurofeedback. Celle-ci ainsi que la prochaine recherche présentée fournissent un appui solide démontrant l'efficacité du neurofeedback dans le traitement TDA/TDAH. Considérant que les études avec suivi pour une médication sont de 3 semaines uniquement et que seulement quatre d’entre elles avaient des suivis à long terme de 14 mois ou plus, Lubar (161) a publié certains cas qui ont bénéficié d’un suivi de 10 ans et a constaté que, dans environ 80 % des cas, le neurofeedback a pu améliorer grandement les symptômes de TDA et TDAH et que ces changements sont maintenus dans le temps. Rossiter et Lavaque (207) ont constaté que 20 séances de neurofeedback suffisent pour produire des améliorations sur l'attention et la concentration, comparables à la prise du Ritalin. Fuchs et al. (77) et Rossiter (206) ont également démontré que le neurofeedback produit des améliorations comparables à ce médicament. Drechsler et al. (65) ont démontré qu’un entraînement des potentiels corticaux lents (SCP) donnerait de meilleurs résultats qu’une thérapie de groupe avec les enfants TDAH. Le neurofeedback aurait aussi des meilleurs résultats comparativement au biofeedback avec un EMG selon une étude randomisée. (16). Lors d’une étude comprenant un groupe contrôle et un suivi de 1 an, Monastra, Monastra, et George (174) ont constaté que le neurofeedback produit des améliorations supérieures au Ritalin, permettant ainsi l’arrêt de la médication. Dans une étude randomisée et contrôlée, Leins et al. (156) ont démontré que 30 sessions d’entraînement des potentiels corticaux lents (SCP) ou de neurofeedback traditionnelle étaient à la fois efficace pour la cognition, l'attention, le comportement et comporte des améliorations du QI, ce qui est resté stable 6 mois après le traitement.

Gevensleben et al. (81), dans une étude randomisée et contrôlée, a documenté la supériorité d’un entraînement en neurofeedback (taille d’effet=.60) par rapport à un entraînement informatisé des capacités d'attention (ce qui aurait des caractéristiques d’un placebo). Les améliorations comportementales et attentionnelles présentées ont été stables pendant les 6 mois de suivi dans les études de recherche rapportées par Strehl et al. (232) et Gevensleben et al. (79) et ce dernier a constaté que l’entraînement en neurofeedback produit des meilleurs résultats à un entraînement informatisé des capacités d’attention, de même que Holtmann et al. (121).

Deux études randomisées, en double aveugle avec des groupes placebos (56; 60) ont documenté l'efficacité du neurofeedback sur le TDAH. D’autres études récentes, randomisées et contrôlées (80; 280) devraient également nous permettre de dissiper les inquiétudes, celles-ci sont souvent relatives au fait que l'amélioration dues au neurofeedback reflète simplement les effets placebos non spécifiques. Ces études ont démontré des changements électrophysiologiques spécifiques au protocole utilisé, visibles à travers l’EEG et d’autres mesures sophistiqués reliées aux actions reproduisant certaines conclusions antérieures....

Article posté le 26/06/2018


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